Les propriétaires de voitures électriques, longtemps perçues comme des précurseurs d’une mobilité durable, se trouvent désormais face à une réalité moins encourageante en matière d’assurance auto. En 2025, les primes d’assurance pour ces véhicules ont grimpé de manière alarmante, atteignant une augmentation de 20 % par rapport à l’année précédente. Cette flambée, trois fois plus élevée que la moyenne du marché automobile, incite à s’interroger sur les véritables économies promises par le passage à l’électrique. Les enjeux financiers prennent ainsi une place prépondérante dans la prise de décision des futurs acquéreurs.
Sommaire
Pourquoi les primes d’assurance explosent pour les voitures électriques
Le premier facteur à considérer dans l’explosion des primes réside dans les coûts de réparation qui semblent enchérir la note. Selon l’Observatoire de la Sécurité routière automobile, il est constaté qu’en 2024, réparer une voiture électrique coûte en moyenne 14,3 % de plus qu’un modèle thermique. Cette situation s’explique par la complexité technologique associée aux véhicules électriques, dont les pièces sont souvent plus coûteuses et les réparations nécessitent une expertise spécialisée.

Les spécificités techniques qui aggravent les réparations
Les éléments qui rendent les réparations de voitures électriques plus coûteuses se concentrent autour de leurs composants spécifiques. Parmi ces spécificités, les batteries haute tension représentent un risque non négligeable. En effet, si une batterie nécessite un remplacement, cela peut représenter jusqu’à 40 % de la valeur d’un véhicule neuf. Ce coût élevé est accentué par la rareté de la main-d’œuvre qualifiée, car il faut des techniciens formés pour intervenir sur ces systèmes complexes.
Les moteurs électriques, les onduleurs et d’autres pièces spécifiques sont également à l’origine de cette hausse des coûts de réparation. La comparaison des prix laisse apparaître que les éléments de rechange pour ces véhicules peuvent être jusqu’à 30 % plus chers que pour des modèles traditionnels en raison de leur standardisation limitée au sein des différents constructeurs.
Éléments de coût | Coût pour véhicules thermiques | Coût pour véhicules électriques |
---|---|---|
Remplacement de batterie | 10% de la valeur | 40% de la valeur |
Coût des réparations moyennes | 1000 € | 1143 € |
Prix des pièces détachées | Élevé | Très élevé |
Les primes impactées par la hausse des coûts des pièces détachées
Entre 2020 et 2024, le secteur automobile a observé une forte inflation des prix des pièces détachées. En effet, les pièces pour voitures électriques ont enregistré une augmentation de 29 %, impactant directement les primes d’assurance. Dans un contexte où seulement 5,3 % des pièces remplacées sont recyclées, le recours aux pièces de seconde main semble marginal et peu fiable pour les assureurs.

Les avancées technologiques des véhicules électriques, bien qu’elles offrent de nombreux avantages, complique encore davantage leur réparabilité. Les capteurs de collision, les systèmes avancés d’aide à la conduite, ainsi que les équipements de recharge embarqués sont complexes et dispendieux à remettre en état. À titre d’exemple, une simple intervention sur un système de connectivité avancée peut coûter jusqu’à 800 €, sans inclure d’éventuels dommages collatéraux qui peuvent survenir lors d’une réparation.
Une criminalité automobile en hausse
Les statistiques montrent que les vols de voitures électriques ont augmenté de 5 % en 2024, accentuant la vulnérabilité des propriétaires face à des coûts d’assurance alourdis par la criminalité. Dans un contexte où les voitures électriques sont généralement haut de gamme, elles deviennent des cibles privilégiées dans certaines zones urbaines. Les assureurs, conscients de ce phénomène, ont commencé à ajuster leurs tarifs en conséquence, infligeant un coup dur au budget des automobilistes.
Les effets des catastrophes naturelles sur les primes d’assurance
Au-delà des coûts de réparation et des primes induites par la criminalité, les catastrophes naturelles jouent également un rôle considérable dans l’augmentation des primes d’assurance. Avec l’augmentation de la fréquence de ces événements (grêle, inondations), les assureurs ont été contraints d’intégrer une surprime pour catastrophes naturelles dans leurs conditions. Pour 2025, cette surprime s’élève jusqu’à 9 % des contrats incluant des garanties vol et incendie, ce qui pèse plus lourd sur les primes des voitures électriques déjà élevées.

Un environnement fiscal qui ne favorise plus les véhicules électriques
La suppression de l’exonération de la Taxe sur les conventions d’assurance (TSCA) pour les voitures électriques a aggravé cette situation. Les propriétaires de véhicules immatriculés en 2023 et 2024, qui bénéficiaient de conditions fiscales favorables, se retrouvent désormais soumis à un régime identique à celui des voitures thermiques. Cette décision, mise en œuvre depuis janvier 2025, a permis l’instauration d’une taxe de 18 % sur l’ensemble des contrats d’assurance, répercutée intégralement sur le coût du client final.
Facteurs impactant les primes | Mobilité thermique | Mobilité électrique |
---|---|---|
Augmentation des coûts de réparation | Moyenne | Élevée |
Augmentation de la criminalité | Basse | Élevée |
Entretien et pièces détachées | Standard | Très élevé |
Majoration de la TSCA | Non applicable | Applicable |
Strategies pour gérer la hausse des coûts d’assurance
Dans ce climat d’inflation des primes, les propriétaires de voitures électriques peuvent exercer certaines stratégies pour limiter l’impact sur leur budget. La première d’entre elles est la mise en place d’une franchise modulable. En acceptant une franchise plus élevée dans leur contrat, il est possible de réduire de manière significative la prime annuelle.

Comparaison des offres et conseils judicieux
Il est également recommandé de comparer régulièrement les différentes offres. Certaines compagnies d’assurances comme MAAF, Allianz ou Groupama proposent des tarifs préférentiels pour les véhicules garés dans des parkings sécurisés ou dotés de systèmes antivol avancés. De plus, l’installation d’une borne de recharge à domicile est un atout non négligeable pour améliorer son profil de risque auprès des assureurs.
- Franchise modulable : diminuer la prime par une franchise plus élevée
- Comparer les offres : MAAF, MACIF, Direct Assurance, Groupama, Allianz
- Installation de dispositifs antivol : réduire les coûts
- Borne de recharge à domicile : valoriser son profil risque
Dans un contexte où les véhicules électriques semblent attractifs à l’usage, le poids de l’assurance doit être scruté avec attention. La mobilité durable ne doit pas se payer au prix fort et il est crucial que chaque propriétaire soit en mesure de considérer tous les aspects économiques avant de franchir le pas.
FAQ sur l’assurance des voitures électriques
Quels sont les principaux facteurs augmentant la prime d’assurance pour les véhicules électriques ?
Les principaux facteurs incluent les coûts de réparation élevés, la criminalité automobile, l’augmentation du prix des pièces détachées et l’instauration d’une taxe sur les conventions d’assurance.
Quels assureurs sont spécialisés dans les voitures électriques ?
Des assureurs comme Allianz, Axa, Aviva, et L’Olivier Assurance offrent des options sur mesure pour les propriétaires de véhicules électriques, souvent avec des primes plus compétitives.
Comment réduire les coûts d’assurance pour une voiture électrique ?
Il est conseillé d’opter pour une franchise modulable, de comparer les offres, d’installer des dispositifs sécurisés et de valoriser l’installation d’une borne de recharge.
Existe-t-il des aides financières pour l’achat d’une voiture électrique ?
Des aides gouvernementales existent, mais peuvent varier selon les régions et dépendent souvent de critères spécifiques d’éligibilité.
Les véhicules électriques sont-ils plus coûteux à assurer que les thermiques ?
Généralement, oui. Les primes d’assurance pour les véhicules électriques sont plus élevées en raison des facteurs de risque et des coûts de réparation associés.